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Un bon coup de ballets

PECK

"In Creases" de Justin Peck propulse les danseurs dans une sorte de mouvement de vague qui semble ne jamais s’arrêter, tout comme la musique de Philip Glass. Les danseurs sont soumis à des forces contraires, entre attraction et répulsion, donnant l’impression au spectateur d’un caléidoscope. Deux pianos majestueux trônent en fond de scène et rythment ce ballet de 8 danseurs.




FORSYTHE

On enchaine avec "Blake Works I", élaboré par William Forsythe en collaboration avec l’étoile montante de la musique électro britannique James Blake, donnant à son ballet un caractère résolument moderne. L’alliance de pas classiques et contemporains avec des inspirations hip-hop fascine, tant les genres se mêlent avec harmonie.







PITE : The seasons’canon

Le ballet suivant est le plus spectaculaire. La canadienne Crystal Pite s’approprie pour la première fois la scène de l’Opéra de Paris et offre une interprétation très forte des "Quatre Saisons" de Vivaldi (adapté par Max Richter). On assiste réellement à un ballet explosif, porté par plus de 50 danseurs qui semblent ne former qu’une seule force.

On comprend aisément que cette chorégraphe de 45 ans, danseuse née, soit si reconnue par ses pairs et attire les foules dans les plus grandes salles du monde où elle est invitée.

Sa partition est très lisible et semble d’une évidence totale pour exprimer les images que nous évoquent les "Quatre Saisons" de Vivaldi : « J’aime les mouvements qui ont du sens et un but, et j’aime voir les danseurs dans un état d’effort et de lutte. J’en suis profondément émue. En tant que danseuse, je me demande tout le temps comment aborder la danse. J’essaie de penser au public et à la façon dont les spectateurs pourraient considérer la danse comme un moyen de contourner le langage et d’accéder à d’autres parts d’eux-mêmes. C’est viscéral. Nous savons tous que notre corps possède son propre langage, que nous parlons tous. La danse est un autre type de langage et j’ai parfois le sentiment que c’est ma langue maternelle. »

On ne peut que ressortir enchanté de cette parole portée par Pite, comme un témoignage des tourments des hommes qui sont en lutte viscérale entre eux et contre les forces naturelles qui les dépassent et sur lesquelles ils n’ont pas de prise. Cette performance impose toutefois le corps de ballet comme force de groupe, capable d’une énergie folle et d’une puissance d’évocation sans équivoque.

SEHGAL

Enfin, l’artiste Tino Sehgal, bouleverse les codes de la danse en proposant une communion pleine entre les danseurs et le public qui se retrouvent dans un espace commun. Lorsque la musique démarre, la scène est vide mais c’est tout le théâtre qui prend vie. Les lumières changent au rythme de la musique, les rideaux et pendrillons s’animent, laissant apparaitre les coulisses, projecteurs et tous les éléments techniques qui font la magie du spectacle dans l’ombre. Alors que le fond de scène s’ouvre pour dévoiler le hangar où sont stockés les décors et par où arrivent les livraisons, quelques danseurs apparaissent sur la scène, la traversent et sortent en avant-scène dans la fosse d’orchestre pour rejoindre le public. Aux quatre coins de la salle, des danseurs évoluent au milieu du public jusqu’à atteindre un état de transe sous les yeux médusés des spectateurs. L’impact est d’autant plus fort qu’il n’y a plus cette séparation entre la scène et la salle qui donne toujours un sentiment de distance. La performance se poursuit dans les parties publiques, dans lesquelles le les spectateurs sont invités à se rendre spontanément. Évidemment, la visibilité n’est pas idéale, mais voir les danseurs se réapproprier ces espaces est intéressant.


BALLET PORTRAIT Sehgal / Peck / Pite / Forsythe, du 26 septembre au 9 octobre 2016, Opéra Garnier.

Tino Sehgal au Palais de Tokyo, carte blanche du 12 octobre au 18 décembre 2016.

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