Naked lunch, la danse à nu

On ne pouvait que s’attendre à une expérience hors du commun en allant voir l’opéra rock Naked Lunch. En effet, Guy Weizman et Roni Haver décident de créer une chorégraphie autour de l’œuvre de William Burroughs qui, se prenant pour Guillaume Tell, tua sa femme d’une balle dans la tête. Tout l’enjeu réside dans le passage de la vie à la mort. Comment la jeune femme, dans un univers psychédélique sonore et visuel, va-t-elle occuper ses derniers instants en sachant que son destin est scellé ? On passe 1h30 en pleine débauche, au milieu de la drogue et de l’alcool, alors qu’il n’y a plus de limite. On assiste à un vaste « bordel » sans aucune harmonie, un fourre-tout de sons dissonants, déformés entre percussions et spasmes. Le texte craché en néerlandais ne vient en rien adoucir la partition à l’oreille.

Seuls deux moments semblent touchés par la grâce : le groupe mexicain qui apporte une bouffée d’oxygène et le flash mob géant pendant lequel les artistes sur scène invitent des spectateurs à le rejoindre sur scène. On se croit alors vraiment dans une énorme soirée festive, avant, malheureusement, de retomber dans l’univers glauque d’une rave party qui aurait mal tournée.

Il est bien difficile d’apprécier cette partition très désagréable sur les plans visuel et auditif et peut-être faudrait-il être sous extasie pour se laisser emporter par cette proposition outrancière.

Palais de Chaillot

Chorégraphie Guy Weizman, Roni Haver

Musique Yannis Kyriakidis

Texte Oscar van Woensel (Dood Paard)

Danse Dunja Jocic, Roni Haver, Angela Herenda de Kroo, Camilo Chapela, Sofiko Nachkebiya, Adam Peterson, Igor Podsiadly

Actrice, dramaturgie Veerle van Overloop

Percussionnistes Pepe Garcia, Enric Monfort, Frank Wienk

Chanteurs Steven van Gils, Tiemo Wang, Maciej Straburzynski