top of page

Mi-nous


Ça pouvait paraître oser, voire complètement fou de reprendre l’œuvre de Simenon brillamment incarnée à l’écran par Gabin et Signoret. Mais le pari est largement relevé. Dès les premières minutes, lorsqu’Emile porte la dépouille de son chat, on comprend qu’on n’est pas là pour rigoler. La première scène glace le sang. Les deux s’évitent, s’épient, se jaugent, vivent côte à côte sans jamais rien partager. Pas un mot n’est prononcé, tout au plus on se jette des petits bouts de papier pour échanger quelques amabilités bien vaches. C’est drôle, grotesque, cruel, triste.


Ce qui est particulièrement intéressant dans la mise en scène de Didier Long, c’est le parti pris de casser la linéarité du récit. A une scène glaciale succède une autre, très chaleureuse de la rencontre de ces deux solitudes, les instants des premiers émois. Myriam Boyer et Jean Benguigui sont d’autant plus touchants qu’on sait déjà que quelques moments plus tard, ils se déchireront.



Et c’est une histoire aussi forte que banale, une histoire du temps qui passe, de ces petits compromis qu’on s’arrache et de la rancœur qui s’accumule sournoisement.

Seuls les saluts et la jovialité des comédiens libérés de leur rôle nous permettent de souffler. Ce n’était que pour jouer !


Auteur : Georges Simenon

Acteurs : Myriam Boyer, Jean Benguigui

Metteur en scène : Didier Long


Mots-clés :

Featured Posts
Recent Posts
Archive
Search By Tags
Follow Us
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page