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Création INDépendante

Une chambre en Inde


Avant même le début de la pièce, le spectacle est déjà là.

Des domestiques indiens en habits traditionnels rouges nous accueillent et la metteur en scène Ariane Mnouchkine en personne nous fait entrer dans le hall aux couleurs de sa nouvelle création. Nous dégustons donc un plat traditionnel indien riche en épices dans un décor conçu pour l'occasion, éléphants, maharadjahs et temples hindous au dessus de nos têtes.

Il est l'heure de rejoindre la salle, en jetant un coup d'œil curieux et admiratif aux coulisses pleines de costumes et dans lesquelles les comédiens mettent une dernière touche de maquillage avant d'être fin prêts pour les 4 heures de spectacle qui vont suivre.

C'est un véritable marathon qui se joue sous nos yeux. Les scènes se succèdent à un rythme effréné, le plateau est ouvert de toute part et les personnages déboulent depuis les fenêtres de gauche, les portes de droite, en arrière scène et depuis le sol. Seule Cordélia l'assistante metteur en scène de Monsieur Lear ne quittera pas le plateau, enchainant scènes "réelles" avec ses compagnons de route, et scènes "de fiction" pendant ses rêves, qui sont autant de prétexte à la créativité.

Pour Ariane Mnouchkine, "Une chambre en Inde" est l'occasion de nous offrir une immersion dépaysante dans l'Inde chatoyante et bouleversante, notamment avec la tradition du Mahabharata, ponctuée de visions cauchemardesques sur la destinée de notre monde. Fortement inspirées des récents actes terroristes et dérives sectaires du monde actuel, ces projections fantasmagoriques de l'esprit torturé de Cordélia sont autant de réflexions de l'auteur sur la place primordiale que l'art peut jouer pour redonner du sens: situation des femmes, mariages forcés, guerres au Moyen-Orient, réchauffement climatique et entrainement au djihad sont abordés tour à tour, mais toujours au second degré et avec des clins d'œil savoureux. On se laisse embarquer au fil du Gange, grâce aux couleurs, aux chants, aux danses, aux péripéties incessantes, à l'humour corrosif de Cordélia, perdue dans le flot des visiteurs dans sa chambre, notamment deux adorables singes brillamment interprétés. Et comment ne pas sourire devant la scène du tournage catastrophique d'un spot de propagande pour l'Etat Islamique.

Une pièce de troupe, une aventure collective comme on aimerait en vivre plus souvent.

Du grand art servi par une grande dame de théâtre.












Extraits du Journal de Cornelia


"Nous étions comme des réfugiés de l’Histoire. Autour de notre chambre les Temps étaient déchaînés. Nous nous demandions ce qui nous arrivait, nous les gens les plus divers, mais unis par le même souci, nous nous demandions comment nommer Ça, ce chaos. (L’air était bouillant.) À travers les portes-fenêtres on entendait les bruits de l’Inde, cette manif perpétuelle. Il ne dort donc jamais, ce continent ?

Nous voulions la Vie, comprendre ses Violences folles."



une création collective du Théâtre du Soleil

dirigée par Ariane Mnouchkine musique de Jean-Jacques Lemêtre en harmonie avec Hélène Cixous avec la participation exceptionnelle de Kalaimamani Purisai Kannappa Sambandan Thambiran

Cordélia: Hélène Cinque


Interview Ariane Mnouchkine ici

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