Le rutilant Ferrari monte sur ses grands chevaux
- Jérémy Ferrari, vend 2 pièces à Beyrouth -
La scène s'allume tout d'abord sur Guillaume Bats, humoriste tordu, souffrant de la maladie des os de verre, mais bien décidé à faire rire de la différence « Quand je pense qu’il y a des gens qui ont des handicapés dans leur famille et qui ne vont jamais les voir. Alors franchement, payer pour en voir un qu’on ne connaît pas, c’était pas gagné ! ». Au final il prouve qu'on peut rire de tout et avec n'importe qui. La salle est en tout cas bien chauffée pour l'entrée fracassante de Jérémy Ferrari.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il mitraille et sort l'artillerie lourde en attaquant directement sur le Bataclan. Il en profite pour nous enseigner les gestes qui sauvent en cas d'attaque terroriste, en prenant un volontaire du fond de la salle. Comme ils sont les premiers touchés, autant qu'ils se sacrifient pour sauver le reste de la salle en faisant barrage.
Il enchaine sur la fuite des frères Kouachi et leur irruption dans une station essence au grand désespoir du pompiste désemparé.
Son spectacle est très documenté et admirablement construit, allant du budget de l'armée à Daesh la start-up qui monte en passant par l'historique du conflit israélo-palestinien et un sketch particulièrement réussi qui nous plonge dans l'école de recrutement des kamikazes.
Afin de finir sur un ton plus léger, Jérémy choisit d'aborder le fonctionnement de l'ONG Action contre la faim, laissant la part belle aux révélations choquantes (l'ONG a reçu trop de dons) et aux incohérences malsaines (l'ONG espère se développer), documents à l'appui, l'humoriste mettant un point d'honneur à ne pas accuser sans preuve.
On assiste donc à un véritable show de très haute voltige, aussi bien renseigné que finement écrit, avec une énergie incroyable déployée dans la révélation de vérités qui dérangent.
De et avec Jérémy Ferrari
Folies Bergères puis tournée, cliquez ici
