Proust ne perd pas de temps
Difficile de trouver humoriste plus corrosif, à tendance humour noir sans concession aucune.
C'est d'ailleurs depuis les coulisses, en laissant scène et public plongés dans le noir, qu'il nous livre les dix premières minutes de son spectacle. Au point qu'on finit par se demander s'il va finalement entrer sur scène.
En même temps, Gaspard Proust est bien à part. Aucune mise en scène, exceptés des pas circulaires (tournerait-il en rond?), pas de danse, Gaspard se livre sans tambour ni trompette, mettant toute sa verve au service de bons mots pour une analyse aussi précise que sarcastique.
Il ne s'interdit rien, fait mine d'éviter les sujets qui fâchent pour mieux s'y prélasser.
Et bien souvent, le public emporté rit avec cette petite gêne caractéristique du coupable.
Gaspard Proust prend le parti de rire d'absolument tout et si parfois, peut-être, il va trop loin, ses remarques sont tellement pertinentes qu'on ne peut décemment pas lui en tenir rigueur.
Exceptionnel moment où il propose au public d'apprendre un sourate du Coran et aux femmes de passer dans les rangs à l'arrière de la salle, pour donner l'illusion à de potentiels djihadistes qui pénétreraient dans l'espace, qu'ils débarquent dans une salle de prière clandestine.
Entre politique, vie sexuelle et société, Proust n'épargne personne et se moque avant tout de lui-même.
Sans langue de bois, il pourrait bien s'enraciner pour longtemps dans le paysage de l'humour français.
Seule une question demeure: qui est vraiment Gaspard Proust?
Petite critique tout de même: 30€ pour une heure de spectacle, c'est peu, même s'il parle vite!
Tournée puis Paris (septembre 2017) Réservez