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Les perso nagent


- Diluvienne -

Paroles d'encres


Sept personnes, ou plutôt sept personnages voguent sur les flots à bord du Bag Noz. Sur cette mer de l’oubli, chacun a son histoire, mais tous partagent l’envie et le besoin de trouver l’île de la dernière page, seul moyen de finir leur histoire.



Lorsque l’équipée croise une jeune fille qui se noie, Narcisse la remonte à bord. Elle ne croit pas être un personnage et refuse de s’ouvrir les veines pour vérifier qu’il n’y coule que de l’encre. Chaque personnage, issue des contes, mythes ou légendes, va devoir replonger dans son histoire inachevée pour la convaincre et tenter de panser ses propres blessures.












On commence par Dahut, princesse d’Is, qui retient les eaux et maintient son peuple dans la souffrance. Sa trop grande soif de pouvoir aurait fini par causer le déluge et l’anéantissement de son peuple, faisant d’elle une figure du mal à jamais, responsabilité que le personnage sur le rafiot a du mal à porter sur ses épaules.


On enchaîne avec Thèles, petite sirène qui rêve de voir le monde d’en-haut. Le jour de ses 15 ans pour sa première montée à la surface, elle sauve un beau prince de la noyade et obtient de la reine des mers de changer sa queue contre deux jambes pour aller le retrouver. Mais celui-ci ne la reconnaît pas et ne veut aimer que celle qui l’a sauvé. Elle est condamnée au chagrin et à l’oubli.


Vient ensuite le tour de Narcisse, aussi beau que fier. Le devin Tirésias ayant promis que l’enfant vivrait tant qu’il ne se connaitraît pas, mais alors qu’il boit à une source, il y découvre son reflet et en tombe amoureux, ce qui causera sa perte. Le personnage sur le bateau ne manque pas d’humour, demeure très focalisé sur lui-même et est surtout incapable de lâcher son miroir.

Orphée accepte ensuite de prendre la parole. Alors qu’il vivait des noces formidables avec Eurydice, celle-ci meurt. Orphée descend aux enfers pour demander sa grâce. Hadès lui accorde d’emmener sa bien-aimée à condition qu’il parvienne à sortir de la grotte sans se retourner vers elle. Malheureusement, les enfers jouent souvent des mauvais tours et Orphée ne parvient pas à relever le défi, condamné à errer seul et à nourrir d’éternels regrets.


Une jeune fille assez discrète demande alors à celui qui l’a recueillie sur le navire de compter son histoire. Il s’agit d’Ariane. Amoureuse de Thésée, elle le retrouve en cachette alors qu’il est condamné à rentrer dans le labyrinthe pour aller chasser de minotaure. Elle lui remet un fil dont elle tiendra l’extrémité pour l’aider à retrouver son chemin. Tout se passe bien, mais la sœur aînée d’Ariane, Phèdre, a précédemment écrit à Thésée pour lui promettre son royaume. Thésée, sorti vivant du labyrinthe grâce à Ariane lui préfère sa sœur, laissant Ariane dans un profond désarroi.


La petite Morgane raconte alors comment sa mère a fini par se changer en pierre à force d’attendre le retour de son père parti en mer et jamais revenu.


L’histoire d’Achab enfin vient rappeler la force de la mer et les combats parfois perdus d’avance que les hommes ont à mener contre ses flots déchaînés. Alors que Mody Dick a emporté sa jambe, il n’aura de cesse de nourrir sa vengeance et ce quelle que soit la forme que prendra la baleine.


Ces témoignages bouleversants ont convaincu la dernière arrivée, Oli, et elle est désormais prête à revivre son histoire pour tenter de comprendre ce qui la rapproche des autres.


Tous ces personnages au destin brisé nous emportent dans leur récit et nous touchent puisqu’ils prennent vie sous nos yeux pour ne plus être uniquement des personnages imaginaires et désincarnés.


L’écriture est sublime, mêlant récits mythiques et traits d’humour de chacun des narrateurs successifs. Les images prennent vie sous nos yeux à mesure que l’histoire se déroule. Tous les personnages évoluent au gré des parcours de chacun et on ressent pleinement que l’union fait la force. L’écriture est au cœur du récit et la notion de personnage habilement incarnée à travers la catharsis : raconter son histoire comme moyen de s’en sortir. Chants et danses viennent renforcer la magie de l’univers et on prend un plaisir fou à écouter cette histoire d’histoires sous le vent de cette grand-voile.


Ecriture et mise en scène Wilhem Mahtallah

Avec Mathilde Anquez, Alexandra Branel, Lison Chalmet, Wilhem Mahtallah, Jean-Denis Marcoccio, Raphaël Plockyn, Eve Saint-Louis et Lucie Tarrade.

Compagnie de l’Absinthe


Centre des Halles

https://www.facebook.com/LaCompagnieDeLabsinthe

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