Le dindon ne nous pigeonne pas
C’est parti pour l’énergie folle d’un Feydeau. On est en plein dans le vaudeville hyper classique. Pontagnac, insatiable coureur de jupons, prend en chasse Lucienne et la harcèle de ses avances jusque dans son salon. Loin d’être flattée, cette dernière brandit son mari comme garde-fou des plus efficaces et jure qu’elle ne le trompera que si elle est elle-même trompée. Or, Maggie, ancienne maitresse de Vatelin le mari de Lucienne, débarque justement directement de Londres avec son charmant accent. Quiproquos et intrigues s’enchainent à un rythme effréné pour se concentrer dans un hôtel où tous les couples, fidèles et illégitimes se retrouvent fortuitement. La mise en scène astucieuse et quelques chorégraphies grivoises et osées dépoussièrent agréablement cette pièce sans surprise. A la fin, comme de bien entendu, le dindon de la farce est bel et bien celui qui pensait remporter toutes les mises au nez des maris. L’honnêteté et la fidélité auraient-elles encore de beaux jours devant elles ?
De G. Feydeau
Mise en scène Joël Côté