Dessous sans déçu
L’envers du décor peut au premier regard s’inscrire dans la grande tradition classique de la comédie de boulevard. Un couple - Daniel et Isabelle - se retrouve en porte-à-faux lorsque leur couple d’amis divorce et que le mari - Patrick - tient absolument à leur présenter sa nouvelle conquête - Emma - aussi jeune que belle.
L’originalité imaginée par Florian Zeller est de nous présenter l’envers du décor, c’est-à-dire précisément, ce que les personnages ne disent pas, mais qu’ils pensent. Ainsi, au dialogue oral entre les personnages s’ajoute le fil des réflexions intérieures.
La rencontre est d’autant plus savoureuse qu’elle est admirablement servie par Daniel Auteuil et Valérie Bonneton, très à l’aise avec le double discours, les mimiques en tous genres et les intonations qui les caractérisent.
Si l’on peut reprocher à la pièce un déroulement très attendu, on prend un malin plaisir à voir les personnages essayer de ne pas dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas, en particulier dans la première partie lorsque Daniel, fidèle à son ami Patrick mais mari soumis à Isabelle, rencontre toutes les difficultés du monde à faire accepter à sa femme d’inviter Patrick à dîner. De quoi mieux comprendre les disputes de couple et les manipulations de chacun pour parvenir à ses fins.
De Florian Zeller
Mise en scène Daniel Auteuil
Avec Daniel Auteuil, Valérie Bonneton, François-Éric Gendron et Pauline Lefèvre
Théâtre de Paris