Poésie de l'enfermement
On débarque dans un lieu onirique. Trois individus à la dérive dissertent sur la vie. Ces trois personnalités cohabitent dans ce huis clos dont elles ne peuvent sortir. Le débat les mène sur des questions existentielles ou sur des futilités, ils s’interrogent tour à tour sur le sens de leur présence sur terre ou sur le nombre de brins d’herbe dans un stade de foot.
Le décor est minimaliste et évolutif. Les cubes s’empilent, se séparent, se regroupent comme autant de configurations possibles de l’imbrication des idées dans un cerveau. Les personnages dégustent des marguerites en pot (bretzel habillement plantés), des étoiles jaillissent de l’obscurité, le bruit de l’aspirateur fait taire les disputes. Condamnés à se côtoyer, ces trois âmes vont devoir apprendre à se soutenir, à compenser les faiblesses des autres, à se renvoyer la balle, jusqu’à, parfois, parvenir à l’harmonie à travers un air fredonné en canon ou un éclat de rire qui se prolonge.
Bien que flirtant avec la dépression, c’est joli et poétique. On ne voit pas toujours où l’auteur veut en venir mais la brillante interprétation des trois comédiennes à la partition très différente et la mise en scène originale ont de quoi séduire les esprits les plus sensibles à l’évasion.
Texte et mise en scène : Sophia Négri
Avec Kahina Loufi, Vanessa Paric, Milena Studer
Collectif Ornicar
Au théâtre Pixel