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De bonnes guerres... (Kings of war)

Véritable chronique sur plusieurs générations, Kings of war dépeint le parcours de trois monarques anglais et leur rapport à la guerre. On plonge dans les affres du pouvoir pour suivre la mise en œuvre du pouvoir qui passe bien souvent par la guerre, quelle qu’elle soit. Ivo van Hove s’appuie sur trois œuvres de Shakespeare pour analyser la manière dont différents rois s’approprient le pouvoir et entrent en guerre pour asseoir leur politique. Les personnalités de chacun et leurs ambitions aussi bien personnelles que politiques, vont les mener dans des stratégies diverses. Dans un ballet très institutionnalisé, les investitures se suivent mais ne se ressemblent pas.







La pièce débute par l’arrivée d’Henri V sur le trône. Précipité à la tête de son pays très jeune, il n’a pas manigancé son arrivée au pouvoir. Bien au contraire, il se sent investi d’une mission et c’est pour se montrer à la hauteur de sa fonction et digne de son peuple qu’il engage un conflit contre la France. Ivo Van Hove dresse le portrait d’un monarque responsable et droit, soucieux d’agir pour le bien commun.







Son fils Henri VI, s’il n’est pas dénué d’idéal moral, ne présente aucune des caractéristiques nécessaires à un leader politique. Sans charisme ni ambition, il se laisse petit à petit dépossédé du pouvoir par l’ensemble de ses proches qui voient en sa faiblesse une belle opportunité de retourner la situation à leur avantage. C’est la raison pour laquelle il se fait rapidement tuer.






Les York prennent le pouvoir et placent Edouard IV sur le trône. Mais c’est sans compter sur le machiavélique Richard III qui a toujours été tenu à l’écart en raison de sa difformité. Assoiffé de vengeance, il ira jusqu’au bout pour régner en maître, n’hésitant pas à anéantir ses propres frères et quiconque osera se mettre en travers de son chemin. L’exercice du pouvoir en tant que tel perd tout son sens pour ne laisser place qu’au pouvoir utilisé à des fins personnelles.





Il faut s’accrocher pour rentrer dans ce marathon de 4h en flamand surtitré en français, dans lequel il y a pléthore de personnages. La présence de micros et le recours récurrent à la vidéo brouillent les pistes à tel point qu’on ne sait parfois plus où donner de la tête. Mais une fois la surprise passée, on se passionne pour cette dynastie aussi comploteuse que perfide qui se construit au gré des trahisons, des complots, des guerres en tous genres et l’on est emporté par le suspense de cette pièce qui prend des allures de saga. En faisant le parallèle entre ces trois monarques, Ivo Van Hove semble vouloir démontrer, alors que notre actualité est perturbée, que ce n’est pas le pouvoir qui est dangereux mais les mains dans lesquelles on le place. On ne peut que saluer l’originalité de la mise en scène et la performance des acteurs qui rendent passionnante cette histoire so british.


Texte d’après Henri V, Henri VI et Richard III de William Shakespeare

Mise en scène Ivo van Hove


Avec Kitty Courbois, Hélène Devos, Fred Goessens, Janni Goslinga, Aus Greidanus jr., Robert de Hoog, Hans Kesting, Hugo Koolschijn, Ramsey Nasr, Chris Nietvelt, Alwin Pulinckx, Bart Slegers, Eelco Smits, Harm Duco Schut

Musiciens : Steve Dugardin, BL!NDMAN, Konstantin Koev, Daniel Quiles Cascant, Daniel Ruibal Ortigueira, Alain Pire, Max Van den Brand, Charlotte Van Passen

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