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Répétition publique

Pascal Rambert revient après "Vertiges de l’amour" avec une deuxième pièce, "Répétition", sur le même mode opératoire. Les personnages ont les noms de comédiens qui les incarnent, parce qu’au final, chaque comédien doit ressentir les vibrations qui le lient à son personnage, trouver le personnel dans le personnage, donner corps et voix à cette figure fictionnelle.

Le titre "Répétition" n’est qu’une façon d’aborder la scène, sans sujet particulier mais comme une répétition d’interrogations et de réflexions. Chaque personnage parle à tour de rôle livrant un long monologue qui répond au précédent et lance le suivant. Le texte jaillit en continu, comme une diatribe à destinations des autres comédiens ou du public auquel les personnages s’adressent parfois en direct. C’est un cri de révolte, de liberté, pour le droit de s’exprimer, de dire ce qu’on pense dans un monde de plus en plus inhibé. Ces quatre là expriment haut et fort qu’ils existent, qu’ils sont présents, prêts à se révolter ou à exploser pour se faire entendre. Tout à fait d’actualité donc.



Et c’est la dynamique dans laquelle se positionne Pascal Rambert. Plutôt que de raconter une histoire, il choisit de proposer une réflexion, qui passe avant tout par le corps et par les voix. Et effectivement le rythme d’élocution et la tessiture des quatre comédiens jouent un rôle primordial puisque le spectacle ne se compose que de quatre monologues. C’est la difficulté de cette pièce. Le dialogue entre les comédiens ne se fait qu’en une seule fois. La mise en scène est dépouillée, sur un terrain de basket et sans aucun accessoire. Il faut donc s’accrocher pour suivre les discours, les enregistrer et faire le lien avec la réponse qui arrive en ricochet parfois l’heure suivante. La force des comédiens (notamment Denis Podalydès et Emmanuelle Béart) est de réussir à nous accrocher à ce qu’ils disent, ce qui est bien nécessaire dans ce flot de plus de 30 minutes ! On peut d’ailleurs s’interroger sur la pertinence d’un tel procédé. Certes, les interlocuteurs s’écoutent et ne se coupent pas la parole, mais cette joute verbale nécessite d’avoir une mémoire phénoménale afin d’avoir du répondant !



Répétition a reçu le prix 2015 de littérature et philosophie le prix Emile Augier, médaille de bronze de l’Académie française.


Texte, mise en scène, chorégraphie Pascal Rambert

Avec Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Stanislas Nordey, Denis Podalydès sociétaire de la Comédie-Française et Claire Zeller


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