250 gr de shit, de l'or en barres

"Les drogues provoquent des comportements irrationnels chez ceux qui n'en consomment jamais."

Voilà le préambule de la nouvelle livraison toute fraîche de la Troupe à Palmade, qui s’impose de plus en plus comme une valeur sûre de l’humour de bande. On a tous les ingrédients pour se défoncer (de rire). Le texte d’Alexis Cadrot déjà est très efficace. C’est très bien construit, les ressorts comiques se mettent en place, on voit venir la blague et c’est jouissif.

L’histoire est simple. Une pendaison de crémaillère qui bat son plein avec une cinquantaine d’invités. L’heureux proprio qui est sorti pour acheter de quoi bien finir la soirée. Sauf que comme d’hab, le dealer est en retard. Alors le temps qu’il rentre au bercail, il ne reste que sa sœur et sa femme. Du coup, il a peut-être vu un peu large pour trois, trois adultes qui se sont rangés des affaires. Du coup, seules les économies du ménage vont partir en fumée. On rajoute par-dessus l’arrivée du dealer qui vient livrer lui-même la cargaison et le voisin, flic incorruptible bien entendu, ça ne s’invente pas. Telles les meilleures pièces de Molière ou Feydeau, on noie le poisson, les quiproquos et les doubles-sens s’enchaînent. Les personnages se débattent maladroitement pour se sortir du mauvais pas dans lequel ils se sont mis tout seuls, au point d’envenimer la situation de manière irréversible. Alors qu’ils pourraient se tirer d’affaire in extremis, une bourde, un mot de trop ou une inattention, et ils replongent de plus belle.

C’est du grand art. Jugez par vous-même. Le dealer, pour ne pas se faire pincer par le flic, se fait passer pour un psy pour ados. Manque de chance, le flic en question rencontre quelques problèmes de communication avec sa fille et lui demande des conseils. Le fil de l’histoire ne sort jamais des rails (de coke), il faut savoir lire entre les lignes (de c…. toujours). L’énergie des comédiens, qui finissent tous par fumer, est très communicative, on est pris par le suspense dans une complicité machiavélique. Mention spéciale au dealer particulièrement bas de plafond, impeccable de nonchalance et de bêtise. Tordant ! On en reprendrait bien une dose !

Auteur : Alexis CADROT

Mise en scène : Pierre PALMADE

Avec : Julien BIRMAN, Alexis CADROT, Alexandra CHOURAQUI, Agnès MIGURAS, Yann PAPIN